RENCONTRES TERRA NOSTRA
Sainte-Croix-Vallée-Française 18-19-20 octobre


Mark

Mark

Mark



       Vendredi 18
    18h30: Voyagae à Gaza + 1973 immigrés à Saint-Étienne
    21h15: À demain mon amour
       Samedi 19
    14h00: De la conquête + Mémoire du corbeau
    16h00: En attendant les robots + Chivas – Les bus psychédéliques de Colombie  + Pas de porte 1 & 2    18h45: Anhelle 69
    21h30: Adieu sauvage
       Dimanche 20
    16h00: Frieda TV 
    16h15: Paradis
    18h30: Métal et mélancolie
 

 
    

RENCONTRES TERRA NOSTRA

Sainte-Croix-Vallée-Française 18-19-20 octobre
      

 
    

VENDREDI 21


Des crabes chinois importés accidentellement en Europe du Nord migrent chaque année dans des fleuves et rivières polluées. En Belgique, lors de leur retour vers la mer, ils sont des centaines de milliers qui essayant d’éviter les obstacles érigés par les humains, envahissent écluses, berges, villages et petites villes. Ils sont partout, dans les caves et sur les toits, dans les lits et sous les meubles, dans les églises et hors des égouts, allant jusqu’à boucher les filtres d’une centrale nucléaire. Dominique Loreau avec un art du contournement inspiré de la marche du crabe, construit son film d’une manière telle que les questions qu’il pose ne sont que la partie visible d’un iceberg. Sa partie immergée et autrement plus importante, sera le lieu d’une expérience unique, le véritable enjeu du film.



En Géorgie, tout un groupe d’ouvriers spécialisés se retrouve engagé par un commanditaire mystérieux pour déplanter des arbres gigantesques et les convoyer non sans difficultés vers un lieu inconnu. Avec un regard acide et une écriture sans merci, Salomé Jashi nous entraîne dans une aventure hautement surréaliste et résolument corrosive. Tour à tour suspens incroyable, charge écologique imparable, drame humain inacceptable, son film sans en avoir l’air, nous soulève de terre pour mieux nous donner à voir dans toute son horreur cette destruction de la vie devenue sans limite.




































SAMEDI 22


14h Là où tout se joue

Jamel, Matthieu, Ali… ont entre 20 et 35 ans et viennent des quartiers populaires de Sevran. Ils racontent pour la première fois leur parcours, leur idéaux et leur façon de surmonter l’adversité, loin des clichés sur les jeunes hommes de banlieue dont ils sont souvent les victimes. De leurs récits nait une œuvre théâtrale. Elle sera jouée dans l’intimité des appartements de cette ville jusqu’ici sans théâtre. Lors de ces représentations, artistes et public vont inventer de nouveaux espaces de dialogue dans lesquels les mondes vont se rencontrer. Réalisé dans une réelle proximité, toute en nuance, « Là où tout se joue » a cette qualité essentielle de ce qui se crée dans l’instant et trouve son souffle et sa durée dans nos vies partagées.


14h Le jour de sortie

Le confinement est levé. Les pensionnaires âgés d’un home peuvent enfin sortir. La direction leur propose une ballade d’une heure en bus pour redécouvrir les environs de leur village. Et les voilà partis. Sophie Bruneau les accompagne et Marie-Françoise Plissaert les filme. Au plus près. C’est simple, sans commentaire mais avec empathie. Sensible et juste. Et le hors champ prend toute son importance, dans ce qui ne se voit pas, ne se dit pas mais se découvre, se devine. Et c’est la force du cinéma de Sophie Bruneau, l’invention d’un récit entre elle et le spectateur. Une autre façon de voir, une autre façon de vivre.


14h La Boum 2

Ambiance paisible d’un dimanche après-midi. Des femmes, des hommes se promènent au bois. Soudain tout se fige. Un cordon de flics approchent menaçant, des autopompes les suivent. Les promeneurs se dispersent et fuient. Ils sont poursuivis. Que se passe-t-il ?
Qu’est ce qui se joue dans cette brutale répression ?. On a déjà oublié. Le confinement. Le Covid. Le film d’Hugo Van Der Vennet est là pour nous le rappeler. Volontairement muet, sans aucun son pour mieux donner toute sa force au regard, à l’image, « La Boum 2 » témoigne. A nous de voir.


16h30 Éclaireuse

Marie et Juliette ont quitté l’enseignement classique pour ouvrir au cœur de Bruxelles une école où elles accueillent des enfants sans passé scolaire, souvent issus de l’exil. Elles leurs offrent un lieu et un temps hors des apprentissages scolaires formels pour être ou redevenir des enfants, avant d’affronter l’institution scolaire qui attendra d’eux d’être des élèves. Entre réalisme sans fard et imaginaire utopique, Lydie Wisshaupt-Claudel filme au plus près ce formidable pari pédagogique. La présence complice de sa caméra nous fait vivre comme de l’intérieur les rêves et le combat qui animent ces deux « éclaireuses » hors normes. Déployant une énergie incroyable celles-ci ne reculent devant aucune difficulté, aucun obstacle, trouvant sans cesse réponses à leurs questions. Et cet élan irréductible, cet engagement de toutes les secondes va devenir contagieux et susciter plus que notre adhésion, notre complicité.


18h30 Mamie 44

« Dans un dialogue à travers plusieurs étages, une fille aborde avec son père, un historien et un inconnu, des évènements qu’elle n’a pas vécu et que pourtant elle semble avoir traversé. » Résumé bien mystérieux qui ne divulgue rien du récit qui traverse le film de Lucie Dèche. Et c’est tant mieux. Le film se construit sur un secret et pour se faire invente une écriture singulière où chaque plan se lit à des niveaux différents, entre métaphore et polysémie. Sans concession mais avec une sensibilité juste qui échappe aux lieux communs du bien et du mal, elle questionne, interroge ce qui derrière les paroles et les images permet de dépasser les ambiguïtés, les faux semblants, les mensonges qui tiennent toute une vie debout. Et l’indéniable réussite de ce film inattendu est à la hauteur de la « vérité » difficile, douloureuse qu’il ramène vers la lumière. Un vrai moment de cinéma.


21h30 Dans dehors

Il suffit de marcher, de faire pour se saisir de toute chose, pour prendre.
Tout, dans un certain sens, est dans le lieu. Tout est à ma disposition.
Il me suffit de dire "je peux", pour que je sois partout chez moi.


DIMANCHE 23


Au début des années 60, Paulette et André Andrieu décident de filmer le quotidien de leurs parents, paysans rouergats du causse, aux environs de Villeneuve d’Aveyron. Pendant plusieurs saisons, ils vont documenter les différents moments de la vie de la ferme avec une caméra 8mm. Ces films « amateurs » sont remarquables par la qualité de leur regard, le soucis de leur présence s’attachant à la vérité des corps et des gestes du travail paysan. Muet à l’origine, ils sont commentés en langue occitane par André Andrieu,
ce qui donne une profondeur et une authenticité unique à cette œuvre de mémoire rare et passionnante.
Du cinéma documentaire au plus beau sens du terme.


16h00 Cien ninos esperando el tren

Au Chili durant la dictature, une professeure s’engage autour d’ateliers de cinéma dans des quartiers défavorisés pour encourager l’imaginaire créatif des enfants et leur offrir de nouveaux horizons. Ignacio Agüero suit l’évolution de cette expérience de cinéma, y trouvant une forme de résistance, un chemin d’émancipation face à un pouvoir totalitaire omniprésent. Son regard et son attention de cinéaste pour ce qui se cherche et naît de cette rencontre constitue en soi un engagement politique d’une force peu commune.


16h00 Arte in vivo

Au Mexique, de nombreuses équipes de « peintres en lettres » couvrent les murs d’annonces d’évènements populaires : concerts de musique folklorique, rodéos… Le film suit l’équipe d’El Mosco, José Peter et El Diablito en pleine action sur le périphérique de Mexico. Leur métier exige rapidité et efficacité. Leur savoir-faire est instinctif et empirique. La voix de Pegaso, autre peintre en lettres du Chiapas, raconte et accompagne les images prisent sur le vif. Et lentement un art de la rue se dessine sous nos yeux ébahis. Une surprise.


18h00 We are coming, chronique d’une révolution féministe

Le film de Nina Faure par son écriture et l’enjeu de son propos tranche résolument dans le didactisme convenu d’un « cinéma militant » ankylosé de bonnes intentions. Retraçant la montée du mouvement féministe durant ces dix dernières années, il met en scène la réalisatrice et son amie, Yéléna Perret, qui de rencontres en lectures, de luttes en expériences communes vont progressivement dessiner un parcours politique pertinent. Ici ce qui importe est le cheminement, le devenir et le film de Nina Faure joue sans cesse des aléas d’un « voyage » où les questions et comment elles naissent sont aussi importantes que les vérités fragiles des réponses.
Avec beaucoup d’humour et d’auto-dérision, Nina Faure réussit un film qui cible juste,
prend son temps là où ça dérange et ne s’arrête pas au seul but à atteindre.



21h Dawson City, le temps suspendu

Dawson City, extrême nord du Canada, fut mondialement célèbre pour avoir été à la fin du XIXème siècle, le centre névralgique de la ruée vers l’or du Klondike. 100.000 prospecteurs s’y bousculèrent et la ville connu une véritable explosion. Plus de 40.000 habitants. En 1978, Dawson City ne compte plus qu’une centaine d’habitants. Et lors de travaux de terrassement, un ouvrier découvre des centaines de films muets étonnamment bien conservés sous le permafrost. Véritable trésor, ces films nitrates dangereusement inflammables vont devenir la matière première du film de Bill Morrison. C’est en combinant des extraits de ces films avec des films d'actualités, des images d'archives et des photographies d’époque qu’il réinvente le récit de cette fameuse ruée vers l’or, tout en redonnant vie à ces films arrachés de l’oubli et qui aujourd’hui reprennent une parole qui n’a pas fini de nous faire rêver.




   

 
    


Avec les soutiens de      
Doc-Cévennes  & La cinémathèque documentaire