RENCONTRES TERRA NOSTRA
Sainte-Croix-Vallée-Française 18-19-20 octobre


Mark

Mark

Mark



       Vendredi 18
    18h30: Voyagae à Gaza + 1973 immigrés à Saint-Étienne
    21h15: À demain mon amour
       Samedi 19
    14h00: De la conquête + Mémoire du corbeau
    16h00: En attendant les robots + Chivas – Les bus psychédéliques de Colombie  + Pas de porte 1 & 2    18h45: Anhelle 69
    21h30: Adieu sauvage
       Dimanche 20
    14h00: Frieda TV 
    16h15: Paradis
    18h30: Métal et mélancolie
 

 
    

RENCONTRES TERRA NOSTRA

Sainte-Croix-Vallée-Française 18-19-20 octobre
      

 
    

VENDREDI 11


Lors d’un voyage dans le Kham, région de Chine peuplée de Tibétains, Stéphane Batut a l’occasion de filmer une cérémonie funéraire où le corps du défunt est offert en pâture aux vautours. Cette expérience bouleversante va lui faire entrevoir un autre rapport à la mort, plus concret, plus existentiel dans sa très grande simplicité. De retour en France, il va concevoir un film à partir de ses images nées de sa condition de touriste et d’étranger. En compagnie d’un interlocuteur tibétain, il visionne et discute de ce qu’il a vu, vécu et ressenti. Film exemplaire vers d’autres façons de faire monde, Le rappel des oiseaux nous touche et nous bouleverse bien au-delà de nos certitudes.

Dans l’espace hautement référentiel de l’Opéra de la Monnaie à Bruxelles, des personnes en fin de vie, des chorégraphes, des acteurs et des musiciens participent à une expérience unique autour de leur rapport à la mort. Avec Before We Go, Jorge Leónmet en scène avec une profonde empathie un cinéma polyphonique où le tragique des corps en souffrance et les imaginaires de leur disparition nous plongent « en cette fragile intimité de l’entre vie et mort ».

































SAMEDI 12


14h Séance de courts-métrages

Short message de Vardan Danielyan, 13’00, 2013,
Compil des meilleurs moments des Gilets Jaunes, 20’00, 2018-19,
L’école des fous, 25’00, et Une saison chez les hommes, 16’00, de Jean-Denis Bonan, 1967-2019, un de nos coups de cœur de l’année, en présence du réalisateur,
Plus d’autres films, surprises subversives, rebelles et décapantes, 14’00, 2014-2018


16h Zona Franca

En Patagonie, au coeur de la province chilienne du détroit de Magellan, un chercheur d’or, un chauffeur routier et une jeune vigile croisent la route de touristes en quête de bouts du monde. Entre débris de l’Histoire, paysages grandioses et centres commerciaux, ils révèlent ce qui n’apparaît jamais sur les prospectus des tour-operators : une violence profondément enracinée dans cette terre et qui surgit en pleine lumière lorsqu’une grève paralyse la région. Porté par une écriture toute en finesse, ce film, loin des points de vue partisans, déroule les enjeux d’une situation de lutte avec une rare pertinence, privilégiant la dimension sensible des personnes et la singularité des relations qui se nouent dans un conflit, nous proposant un cinéma du questionnement plutôt que du constat.


18h Lajamanu

Barbara Glowczewski, directrice de recherche au Laboratoire d'Anthropologie sociale (CNRS), travaille sur les stratégies de résistance de différents groupes d'Aborigènes d'Australie, et est l’auteure de nombreux livres dont Les Rêveurs du désertet Rêves en colère.Au coeur de son film Lajamanu, il y a son retour auprès de la communauté des Warlpiri, Aborigènes du désert central australien qu’elle connaît bien pour y avoir vécu. Elle y revient montrer des archives filmées fin des années 70, mettant à l’épreuve du temps les gestes et les voix d’hier et la vie et les paroles d’aujourd’hui, composant une forme de mémoire plurielle où elle s’immerge jusqu’à faire surgir une parole commune au présent. Ce faisant, elle retrouve la dimension essentielle du documentaire, celle d’aller voir ailleurs, de s’y confronter sans masque et sans apprêts pour revenir ici nous donner en partage un autre monde qui devient partie du nôtre.
Barbara Glowczewski sera accompagnée de sa fille Nidala Baker, née sur la terre de sa grand-mère paternelle Djugun (Broome, Australie occidentale) qui utilise différents outils de son héritage autochtone pour promouvoir les liens existants en chacune et chacun d’entre nous pour mieux être partie prenante de son milieu. Elle nous proposera une rencontre où nous serons invités à retrouver la terre sur laquelle nous marchons et dont nous nous nourrissons tous physiquement et spirituellement.


21h Rencontre avec José Luis Guerín

José Luis Guerín, cinéaste espagnol, regarde le quartier Barrio Chino de Barcelona se construire et se déconstruire, par le ballet quotidien des artisans de ces lignes urbaines en métamorphose, qu'il nous restitue par le film En construcción (2001). Dans la ville de Sylvia (2007), l’œil court après les ombres lumineuses d'une femme dans les labyrinthes transparents de ses rues. Invité en tournée mondiale des festivals avec ce film, il est confronté aux sempiternelles questions du pourquoi il mélange, en ses films, fiction et documentaire. Alors il quitte les salles feutrées et se promène sur des places populaires, toujours différentes mais toujours habitées par une populace malmenée et vivante, où il filme rencontres, discussions, palabres et conflits entre ceux qui incarnent ce que l’idée de plèbe a de plus dérangeant, corrosif et vivifiant. Guest (2010) en sera l'éclatant récit, traversé de présences transcendant la puissance d'exister.
José Luis Guerín sera avec nous pour échanger sur son cinéma, et nous dévoiler quelques unes de ses images.


































DIMANCHE 13


Phek est un village de l'État indien du Nagaland, près de la frontière avec le Myanmar, d'environ 5 000 habitants. Tous, ou presque, cultivent du riz pour leur propre consommation. Lorsqu'ils travaillent dans les champs en petits groupes coopératifs appelés mülé, hommes et femmes chantent ensemble. Ainsi le rythme et le mouvement des travaux - biner, labourer, planter, récolter - sont accompagnés de chants et de paroles qui résonnent dans les collines. Au fur et à mesure que la saison avance, le ton change et la musique se fait de plus en plus hypnotique. Les chansons ont été transmises de génération en génération, elles racontent des histoires de la terre, d'amour et celles des préoccupations de la vie quotidienne dans une région traversée par de nombreuses années de troubles politiques.
Ce portrait d'un peuple à la culture musicale extraordinaire est filmé avec amour et une grande attention pour chaque geste, chaque détail d’une vie collective à la complexe simplicité. La beauté naturelle des lieux et des personnes travaillant dans les champs fait surgir comme par la grâce d’un cinéma de l’instant les paroles de ses femmes et de ses hommes où leurs gestes, leurs propos et leur musique demeurent inextricablement liés en un seul et même récit.

Des hommes qui veillent est une immersion dans le quotidien de l’équipe de techniciens de convoi (croque-morts) des Services Funéraires - Ville de Paris. Au-delà du travail qu’on leur connaît sur les obsèques, ces hommes sont en charge du ramassage, de l’évacuation et du transport des corps dans la ville, de jour comme de nuit, notamment sur réquisition de la police. C’est au dépôt, vestiaire et local technique de l’entreprise, en souterrain du bâtiment administratif, que ces hommes se rassemblent, avant et après chaque mission. Cet espace à l‘apparence désuète devient alors sas de décompression collectif. Intelligence du regard et complicité sensible sont au centre de ce film qui saisit avec intelligence ces instants de vie et, les réunissant tels les fragments d’une image invisible, nous rend ces hommes de l’ombre présents et terriblement proches.



David Abram, ethnologue et philosophe, auteur des livres Comment la terre s’est tue et du récent Becoming Animal, développe une écologie des sens audacieuse et résolument originale. Emma Davie et Peter Mettler nous proposent de partager leur joyeuse complicité née de leur rencontre avec David Abram. Leur film, loin d’un portrait de ce dernier ou d’un compte rendu de son travail, se veut une véritable mise en cinéma de comment la terre nous parle. Avec un humour décapant et une intelligence jamais démentie, ce trio iconoclaste refusant cette douloureuse distance entre nos sens et le monde, réussit le pari de nous éveiller à ce qui autour de nous vit et frissonne.


Situé dans le plus grand gouffre de la province chinoise du Yunnan, le petit village de Daguoquan a attiré un nombre croissant de visiteurs ces dernières années. Cela a affecté le sort de tous les villageois. Pour certains, l’avenir du village réside dans le développement du tourisme. Leur conviction est que plus de touristes généreront plus de revenus pour tout le monde. Mais cette idée ne fait pas l’unanimité, et de nombreux conflits éclatent dans la communauté. Le film suit avec beaucoup de justesse le destin du jeune Xiuxiang qui, soutenu par les autorités locales, commence à nettoyer et embellir la zone. Cependant il doit bientôt faire face à la résistance de sa propre mère. Ce conflit familial sert de métaphore pour illustrer les controverses qui éclatent dans la Chine rurale d’aujourd’hui face à une certaine idée de « l’aménagement du territoire ».


























   

 
    


Avec les soutiens de      
Doc-Cévennes  & La cinémathèque documentaire